mercredi 12 mars 2014

Solidarité avec les antifascistes, syndicalistes et révolutionnaires d’Ukraine

http://alternativelibertaire.org/local/cache-vignettes/L210xH288/arton5775-99462.jpgNous sommes resté-e-s relativement silencieux-ses sur les événements secouant l’Ukraine depuis le mois de novembre. L’occupation de la place Maidan, présentée comme un mouvement « pro-UE » par les médias nous laissait dubitatif, jusqu’au début de la répression sanglante de l’Etat ukrainien.
Nous ne pouvions que soutenir les revendications plus que légitimes du peuple ukrainien face au pouvoir corrompu des oligarques, incarné par Yanoukovitch qui pillait les richesses et exploitaient la population de manière méthodique et face à la répression policière. Mais les témoignages de plus en plus nombreux de nos camarades anarchistes, syndicalistes et antifascistes sur place (dont ceux du syndicat autonome de Kiev), notamment sur le rôle central de l’opposition profasciste et nationaliste au sein du mouvement Maidan, avec ses milices financées de manière obscure, et ses méthodes autoritaires (interdisant l’accès de la place occupée aux militants révolutionnaires de gauche et anarchistes de manière visible) nous dictaient la prudence, prudence renforcée devant le soutien inconditionnel des dirigeants européens au mouvement.
Malheureusement, il semble aujourd’hui que nous avions raison.
Depuis le départ précipité de Yanoukovitch, négocié par les diplomates européens et américains, les fascistes ont pris largement place dans le nouveau gouvernement, interdisant en premier le Parti communiste ukrainien prorusse et stalinien, traquant ses membres, et occupant militairement les bâtiments administratifs de Kiev, sans même toucher aux intérêts des oligarques que le peuple avait combattu.
L’est du pays, russophone en majorité, s’est à son tour soulevé, suite à des démonstrations de force du PCU, et la Crimée réclame son indépendance, sous la protection de la Russie, qui a envoyé des parachutistes prendre de force la ville de Sebastopol et ses environs. Face à cela, le nouveau gouvernement « Pro-EU » demande à réactiver son arsenal nucléaire et mobilise l’armée à son tour. Ces tensions peuvent à terme conduire à un conflit majeur.
Nous sommes certain-e-s que celui-ci n’apportera évidemment rien de bon à la population ukrainienne. Nous ne sommes d’ailleurs pas dupes des enjeux géopolitiques et de l’interventionnisme européen, états-unien, et russe dans ce conflit en préparation. L’Ukraine est un pays charnière dans la course à la puissance que mènent les bourgeoisies et les États occidentaux et russe. Ainsi elle constitue un point de passage vital du gaz pour l’économie ouest-européenne, et une base militaire d’importance pour la Russie. Ce n’est pas sous la tutelle de l’un ou de l’autre que s’améliorera le sort des Ukrainien-ne-s. Il est d’ailleurs navrant de voir les médias dominants focalisé sur une révolte dirigée par des nationalistes en Ukraine, alors que les soulèvements anticapitalistes en Bosnie et dans le reste des Balkans sont totalement ignorés.
Il est tout aussi lamentable de voir que l’ensemble des médias occidentaux font tout ce qu’ils peuvent pour masquer la montée de l’extrême droite et son intégration dans les institutions grâce à son alliance avec le parti de droite pro Union européenne qui domine le gouvernement de transition.
Toutes nos pensées et notre solidarité vont aujourd’hui à nos camarades ukrainien-ne-s, et à toutes celles et ceux qui là-bas, se mobilisent pour une société libre et égalitaire, et qui sont emprisonné-s ou tué-e-s, comme Sergei Kemskiy, anarchiste assassiné sur Maidan par la police, et à l’ensemble du peuple ukrainien, dont les souffrances et l’exploitation ne sont pas (encore ?) terminées.
Seul un mouvement d’ampleur, populaire et rassemblant les forces sociales combatives du pays pourra faire face à l’interventionnisme et apporter les changements économiques et sociaux vitaux pour la population. Nous nous mobilisons aujourd’hui pour exiger l’arrêt des opérations militaires, et de l’interventionnisme occidental et russe, ainsi que l’arrêt du soutien européen et états-unien au gouvernement « nationaliste » dont la légitimité par les urnes et dans la rue reste encore à démontrer.
En Ukraine comme ici, Ripostons au fascisme, résistons à l’impérialisme ! Mort à la guerre ! Solidarité avec les antifascistes, syndicalistes et révolutionnaires d’Ukraine !
Alternative libertaire, le 6 mars 2014

Pour la défense du 33, rue des Vignoles, à Paris le 15 mars

Le 33, rue des Vignoles, à Paris 20e, est un symbole historique du mouvement libertaire à Paris. Ouvert en 1971 par les anarchistes espagnols en exil, siège aujourd’hui de la CNT française, cette petite impasse est un haut lieu de contre-culture et de lutte. La mairie de Paris le menace de fermeture.

Vingt ans après : les locaux du 33 rue des Vignoles sont à nouveau menacés.
Le 33 rue des Vignoles, siège de la CNT, mais aussi espace occupé par des artistes, l’association Flamenco en France et un artisan, est un lieu de vie ouvert sur la quartier, mais est de nouveau dans la ligne de mire de la Ville de Paris. Cette offensive met fin, de manière unilatérale, aux échanges en cours depuis 2011 dont l’objectif était de définir les modalités d’un maintien dans les lieux des différents occupants.

Alerte et mobilisation

Déjà, en 1996, la mobilisation des habitants du quartier, d’associations, de soutiens divers et de la CNT avait fait reculer Tiberi.
En 2014, nous appelons de nouveau à une défense collective et unitaire du 33 : ce lieu de luttes syndicales et sociales, avec des locaux autogérés, carrefour internationaliste permanent (solidarité avec le Chiapas, accueil d’antifascistes grecs, de militants-e-s du Maghreb, et bien d’autres), permet aussi l’expression d’une contre-culture militante (projections, débats, concerts).

Le comité de soutien du 33 appelle à manifester le 15 mars

Le 4 mars, un comité de soutien a été constitué, regroupant des habitants du quartier, des syndicats, des associations locales, des organisations politiques et des personnalités. Au-delà des sensibilités de chaque composante du comité, les participants partagent cette volonté de défendre le Paris populaire, un lieu multiple où se côtoient l’action syndicale autogestionnaire, les débats culturels, la création artistique, ceci avec une ouverture sur le quartier : salons du livre libertaire et d’occasion, spectacles pour enfants, ciné-club, permanence d’une Amap.
Cette manifestation a comme objectif de se faire entendre auprès de la mairie de Paris afin que des négociations dignes de ce nom soient reprises, avec comme base le maintien des occupants dans les lieux, ainsi que les modalités pratiques et concertées d’occupation.
Le Paris populaire vivra ! tous et toutes dans la rue le 15 mars 2014 !
À l’appel de la CNT, des artistes du 33, de Flamenco en France et du comité de soutien, comprenant : l’Union syndicale Solidaires, le NPA, Droit au logement, l’Union pacifiste de France, Alternative libertaire, la Fédération anarchiste, le Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte, la librairie Quilombo, Souriez vous êtes filmés, la compagnie Jolie Môme, le Frap, Mili, La Horde, LOCs ; des associations et des habitants du quartier : les Tabliers volants, les Ateliers du Père-Lachaise, La Mare au diable, la Commune libre d’Aligre, l’Amap Le Temps des légumes, La Petite Rockette, Les Comptoirs de l’Inde. Une liste de personnalités se constitue avec, parmi les premiers signataires, Bernard Friot, économiste et sociologue, Alain Bihr, sociologue, Miguel Benasayag, philosophe, Evelyn Mesquida, auteur de La Nueve, 24 août 1944 ; des musiciens et artistes : Serge Utgé-Royo, Didier Porte, Cartouche, Les Chanteurs livreurs.

Manifestation pour la défense du 33 rue des Vignoles et de ses occupants le 15 mars à 15 h 30.
Départ du 33 rue des Vignoles, arrivée place Gambetta

Rejoignez le comité de soutien !