mardi 25 juin 2013

Brésil

http://www.anarkismo.net/attachments/jun2013/fag.jpgLe gouvernement PT cible les anarchistes à Porto Alegre

Par la Federação Anarquista Gaúcha

La police fédérale a mis à sac le siège de la Federação Anarquista Gaúcha (FAG), à Porto Alegre. Voilà où en est le gouvernement de « gauche » de Brasilia, après dix ans de politique néolibérale.


L’après‐midi du jeudi 20 juin 2013 , entre 12 et 15 agents, non identifiés mais portant des gilets et des vestes de police et en se présentant comme des agents de la police fédérale, sont entrés et ont perquisitionné l’athénée Batalha da Várzea, l’espace politique et social de la Fédération Anarchiste Gaúcha (FAG), située travessa dos Venezianso. Ils se sont également emparés d’une partie du matériel.
Les agents n’ont pas montré d’ordre de perquisition aux voisins qui se sont inquiétés de savoir ce qui se passait. Par ailleurs, dans la matinée, des agents, également cachés, ont tenté d’appréhender une camarade à son domicile.
La FAG est une organisation politique vieille de 18 ans. Au cours de ces années, nous ne nous sommes jamais cachés et nous avons toujours maintenu le caractère public de nos espaces, dans lesquels nous menons de nombreuses activités d’ordre politique et culturel, ainsi que notre action politique.
L’athénée est un espace où, ces trois dernières années nous nous sommes tenus à ces activités, en maintenant une bibliothèque publique et en réalisant des activités périodiques.
Nous souhaitons rappeler aussi qu’en octobre 2009, notre ancien siège (situé à Lopo Gonçalves) avait aussi était envahi par la police civile sur ordre du gouverneur de l’époque, Yeda Crusius, suite à une affiche sur laquelle nous la tenions pour responsable de la mort du militant du Mouvement des sans terre (MST) Elthon Brum à San Gabriel. À cette occasion, tout le matériel de notre siège avait été saisi, y compris les poubelles.
Cette fois, après les nombreuses « rumeurs urbaines » publiées par RBS [1] nous accusant d’être des sociopathes, on nous accuse de planifier, avec l’aide de militants étrangers, une guérilla urbaine : on voit là un motif très net pour semer la panique et appeler la répression contre notre action.
Les provocations et mensonges développés par la presse réactionnaire ou la répression employée par les appareils policiers de l’état bourgeois ne sont pas des nouveautés pour nous. Depuis nos débuts en tant que courant politique, nous avons été la cible de l’acharnement répressif du patronat agissant main dans la main avec l’Etat.
Durant plus d’un siècle, nous avons résisté à ces lâches attaques, sans jamais baisser ni nos têtes, ni nos poings et ce n’est pas ce nouvel épisode qui affaiblira notre combativité.
Nous dénonçons enfin le gouvernement municipal, provincial et fédéral, tous responsables de cette lâche attaque contre notre organisation. Il ne nous intimiderons pas et nous continuerons en employant tous nos efforts pour la construction d’un mouvement populaire combatif qui organise les opprimés de ce pays et leurs légitimes revendications.

No Pasarán !!!

À bas la répression contre ceux qui luttent !!!

Federação Anarquista Gaúcha, le 20 juin 2013

[1] Une des principales entreprises multimédia du pays.

 

Communiqué de l’Action antifasciste Paris-Banlieue

Meurtre de Clément Méric : halte aux mensonges !



Depuis ce matin, l’ensemble de la presse en ligne reprend une information de RTL, au sujet d’une vidéo de la mort de notre camarade et ami Clément, sans la vérifier. A l’instar des journalistes qui diffusent ces calomnies nous n’avons pu visionner cette vidéo.

Nous rejetons toutefois formellement l’interprétation qui en est faite. Les camarades présents avec Clément le 5 juin maintiennent leur version :
- oui il y a eu des échanges verbaux à l’intérieur du magasin, devant les 
messages ouvertement racistes et tombant sous le coup de la loi arborés
 par les skinheads

 ;
- l’agression physique survenue à l’extérieur du magasin est le fait des
 skinheads qui se sont approchés, ont encerclé nos camarades puis les ont agressés. Les militants néonazis étaient armés de coups-de-poing américains et ont tué Clément Méric.


Il est donc impossible que des images montrent Clément se précipiter vers
 son agresseur pour lui porter un coup dans le dos.

C’est au contraire
 Esteban qui a quitté le centre de la rue pour se diriger vers Clément. Les militants d’extrême droite eux-mêmes n’ont jamais prétendu que Clément se soit précipité vers eux pour les frapper par derrière. 

Les mensonges relayés dans la presse ne font qu’ajouter à la douleur de
ses proches.

 
Action antifasciste, Paris, le 25 juin 2013

 

lundi 17 juin 2013

No Pasaran !



Le fascisme tue. Ensemble, combattons- le ! 

Manif nationale le 23 juin à Paris


Le 5 juin, des militants d’extrême-droite ont tué Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne et nous révolte ; il s’inscrit dans la suite de très nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême-droite ces derniers mois. La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d’arrêt à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes.
Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s’unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la haine fasciste.
Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de l’extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l’occasion pour eux d’être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes.
L’exclusion, le rejet de l’autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l’histoire en témoigne, conduisent au pire. L’Etat entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d’agir avec détermination contre les commandos fascistes.
Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel. Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l’immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des militant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l’Europe. Le mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte l’extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.
Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises… Face à l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il faut reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est fondamentale. L’extrême-droite est à l’opposé de ces valeurs.
Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c’est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.
Unité contre le fascisme et l’extrême-droite ! Manifestation à Paris, dimanche 23 juin à 15 heures
Des manifestations seront aussi organisées en commun dans d’autres villes. Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l’organisation de collectifs locaux. Nos organisations sont différentes, mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l’extrême droite !
Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples.
 

Premiers signataires (au 13 juin) : AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, Alternative Libertaire, APEIS, ATTAC France, CADAC, CEDETIM/IPAM, CGT Educ’action Versailles, CGT Educ’action Créteil, CNDF, CNT, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Collectif de Saint Denis contre le FN et l’extrême droite, Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, EELV, FA, FASE, FASTI , Fédération Anarchiste, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Les Debunkers, Marche Mondiale des femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans fascisme, SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…



mardi 11 juin 2013

Violences fascistes : Ils ne frappent pas au hasard !

En marge des récentes manifestations homophobes, l’agression de deux personnes le 17 avril dernier dans un bar gay de Lille par trois boneheads (skinheads d’extrême droite) a mis en lumière, du fait d’une couverture médiatique nationale, le retour d’une pratique constitutive de l’extrême droite  : les intimidations et violences physiques.


Sur fond de recomposition de l’extrême droite radicale, les nationalistes, identitaires, solidaristes, catholiques traditionalistes et autres nostalgiques du pétainisme se livrent à une surenchère militante pour s’assurer une position dominante à droite du Front national. Avec pour conséquence directe la multiplication des provocations et actions coup de poing, souvent largement relayées par Internet sur la fachosphère [1].
La propagation de la peur est un moteur efficace de mobilisation à l’extrême droite et la thématique de l’«  islamisation » supposée de la société un outil de propagande passant par des actions parfois spectaculaires comme l’occupation du chantier d’une mosquée à Poitiers en octobre 2012 par Génération identitaire. De fait, ces dernières années, nombre de lieux de culte musulmans, mosquées ou salles de prières, ont été saccagés ou recouverts de tags en tous genres : croix gammées ou celtiques, Sieg [2] et autres éléments visuels du folklore du nazillon de base. Mais tous les militants fascistes ne sont pas versés dans la décoration et certains préfèrent les vieilles bonnes actions à l’ancienne  : intimidations verbales et physiques de personnes racisées comme récemment à Lyon (en novembre et décembre 2012 puis en mai 2013) de la part de militants du Groupe union défense (Gud) local.
Les questions ayant trait aux libertés sexuelles excitent tout autant l’extrême droite, essentiellement des groupes proches des traditionalistes catholiques comme en témoignent les tentatives de perturbation de manifestations de type marche des fiertés lesbiennes, gays, bi, trans ou intersexes, ou les prières de rue devant des hôpitaux pratiquant des IVG. En février 2010 huit plaintes avaient été déposées suite aux agressions subies lors d’un kiss-in organisé sur le parvis de Notre-Dame le jour de la Saint-Valentin. À Paris toujours, l’année dernière, des incidents ont eu lieu en marge de la Gay Pride aux abords de Saint-Nicolas-du-Chardonnet.

La stratégie de la terreur


Mais c’est encore les milieux libertaires et d’extrême gauche, parce qu’ils sont les plus actifs dans l’antifascisme, qui voient leurs militants et militantes et/ou sympathisants, leurs locaux ou tout simplement des lieux publics dans lesquels ils ou elles ont leurs habitudes, être les cibles de choix des agressions des fascistes. En décembre 2011 puis mars 2012, des lycéens du Lycée autogéré de Paris (le Lap) sont agressés par des militants du Gud, à Toulouse les locaux de la CNT sont pris pour cible en mai 2011, un mois plus tard à l’occasion de la fête de la musique c’est un concert de Zep que des Identitaires tentent d’interrompre à coup de torches fumigènes. À Besançon, en juin 2012, des «  expéditions punitives  » de boneheads dans des bars ou sur des terrasses de cafés sont même filmées par les agresseurs eux-mêmes puis diffusées sur internet.
Ces actes ne sont malheureusement pas isolés et on note sur le terrain une recrudescence des actes de violence commis et revendiqués par des groupuscules d’extrême droite contre leurs ennemi-e-s désigné-e-s  : les racisé-e-s, les homosexuel-le-s, les «  gauchistes  »… mais jamais l’État ou le capital  !
 
Un militant antifasciste d'AL
 
[1] Regroupement des outils informatisés (blogs, sites web, comptes Twitter ou Facebook) utilisés comme relais d’idées ou moyens de contact par l’extrême droite pour communiquer et propager ses idées
[2] De l’allemand «  victoire  », en référence au salut nazi Sieg Heil.

samedi 8 juin 2013

Meurtre d'un militant antifasciste à Paris

Communiqué de l'Action Antifasciste Paris-Banlieue


Le mercredi 5 juin 2013, en sortant d'un magasin de vêtements, près de la gare Saint-Lazare, Clément Méric, jeune syndicaliste âgé de 18 ans et militant antifasciste a été battu à mort par des membres de l'extrême droite radicale. Venu de Brest pour ses études à Sciences Po, il a été victime du contexte de violences d'extrême droite qui s'est développé ces derniers mois. Il est décédé des suites de ses blessures, dans la nuit, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches auxquels nous exprimons toute notre solidarité.

Ses ami-e-s et camarades.